Plus d’une centaine d’auditeurs attentifs ont suivi son exposé qui nous a entrainés dans des paysages secrets et souvent magnifiques parcourus par cette voie qui reliait Grenoble à Fréjus.
Tite Live selon un récit emprunté à un géographe du 3ème siècle avant notre ère dit que, dès au moins cette époque, une piste traversait de part en part le territoire des Tricorii (aujourd'hui le Trièves). Aménagée après la conquête romaine à une époque qui n'est pas connue, c'est cette voie que suivit Munatius Plancus lors de l'année 43 avant notre ère. Il l'aurait empruntée dans sa totalité s'il n'avait décidé de faire demi-tour au niveau du Verdon.
La voie devait être particulièrement bien aménagée puisque Plancus indique que de Cularo à Forum lulii, huit jours de marche sont suffisants. Elle est identifiée par des textes littéraires du 1er siècle avant notre ère (les « Epistulae ad Familiales » de Cicéron) et, partiellement, par la Table de Peutinger pour la section Riez Fréjus.
Dès 3 avant notre ère, la voie subit des réparations et fut jalonnée de milliaires. Sous Tibère elle fut de nouveau réparée et bornée. La dernière réfection dont on ait la trace se place sous Antonin le Pieux vers 144-145.
« Vieux chemin, écrit Camille Jullian, qui depuis Grenoble monte et descend sans cesse à travers les vallées et les contreforts des Alpes, cette route est peut-être la plus paysanne des Gaules ». De fait entre ces deux points, par le col de la Croix Haute, Sisteron et Riez vont circuler de manière quasi ininterrompue entre mai et juin 43 avant notre ère, courriers et légions.
Ce sont ces événements qui ont servi de toile de fond au diaporama du 26 mars 2011 consacré à cette voie romaine, encore parfaitement conservée sur une notable partie de ses 280 km.
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