Le sentiment d’avoir, quelques instants, partagé la vie de château …  c’est le privilège que les adhérents de CPH se sont, cette année encore, offerts en ce radieux début d’automne.  Que ce soit avec Olivier Auriol de Bussy ou avec Aymar de Virieu, l’accueil a été des plus chaleureux. Avec passion et générosité, les propriétaires des châteaux de Vallin et de Pupetières furent intarissables sur leurs magnifiques demeures.

 

En 1991, Olivier Auriol de Bussy a 25 ans quand il découvre le château de Vallin, les toits effondrés, les murs lacérés de lézardes, les intérieurs pillés pendant de longues décennies d’abandon. Avec cœur et courage il se lance dans une titanesque et patiente reconstruction. Le château fondé au XIVe, remanié au XVIIe et au XVIIIe retrouve peu à peu le charme et la noblesse d’antan.

 Perchée dans un écrin de forêt, plantée au bout d’une longue allée de 70 magnifiques tilleuls, la bâtisse domine la vallée de la Tour du Pin.

 

 

 

Aujourd’hui c’est par la cour des écuries que se fait l’entrée, offrant ainsi d’emblée aux visiteurs un regard sur le travail qu’il reste encore à accomplir !

L’étonnant et rare bassin à chevaux ne manque pas de susciter quelques interrogations, plus large au fond qu’à son entrée afin de permettre aux attelages de faire demi-tour une fois baignés !

A l’intérieur du château, l’entrée aux trophées puis les peintures murales du Salon néo-gothique et de la Salle à manger romantique s’enchaînent en enfilade guidant nos pas jusqu’au petit salon.

 

   

 

En bordure de la cour d'honneur, nous visitons la petite chapelle.

 

 

Rempli de reconnaissance et d’admiration, nous quittâmes le château de Vallin pour prendre le repas de midi dans un lieu vraiment insolite...

 

Un moment surprenant … à l’image de ce repas mongol pris, à Biol, sous d’immenses yourtes traditionnelles … un secret bien gardé pour un moment unique, d’amitié et de convivialité … autour du "chapeau Tatar" ou de la marmite de "Gengis Khan".

 

 

Nous quittâmes Biol et ses yourtes pour Chabons à quelques encablures. Après un assaut plus délicat (en raison d’un portail électrique capricieux !) le château de Pupetières s’offrit à nous.

Un immense et exceptionnel chef-d’œuvre néo-gothique impressionne sous son noble chapeau de tuiles vernissées richement animé de décrochements et de tours coiffées en poivrière.

A jamais lié au destin mouvementé de la famille de Virieu, la maison forte du XIIIe transformée en château fut dévastée et brûlée à la Révolution. En 1860 Alphonse de Virieu confie sa reconstruction à Eugène Viollet le Duc. La présence de cet illustre architecte accompagne à chaque seconde le visiteur, des peintures du grand salon, aux ingénieuses échelles de la bibliothèque (45 000 ouvrages remarquables !) en passant par les drapés peints dans l’escalier d’honneur !

 

 

Eugène Viollet-le-Duc donna libre cours à son talent pour assurer, en plus de la reconstruction du château, la décoration intérieure.

Cette décoration est somptueuse. Il y rassembla d’importantes acquisitions comme une très belles série de tapisseries provenant de la manufacture de Beauvais d’après des cartons de Jean-Baptiste Oudry qui furent dessinés entre 1720-1730.

Cette manufacture fut fondée par Colbert en 1664.

 

 

Après une promenade dans le parc, on comprend comment ce lieu enchanteur a pu inspirer à Lamartine son célèbre "Vallon" :

« Voici l'étroit sentier de l'obscure vallée :
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais,
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix … »

 

… et il parait que la vie de Château n’est plus ce qu’elle était ! Ha oui ? Vraiment ???